jeudi, 07 juin 2018
Citoyenneté (des migrants)

Tandis que les images renvoient à des représentations parfois surprenantes, les concepts ont aussi leur mot à dire ! Ils se métamorphosent au gré de l’histoire sociale et politique, selon des modes de représentations qui posent parfois question.

Dans le « dictionnaire des concepts nomades en sciences humaines » sous la direction d’Olivier Christin, Gianni d’Amato (professeur à l’Institut Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population (SFM) université de Neufchâtel) met en perspective de manière très intéressante le concept de citoyenneté au vu des migrations :

 

La citoyenneté a connu de nombreuses transformations au cours des derniers siècles. Depuis l’antique démocratie athénienne, elle indique un statut d’appartenance à une communauté politique autogouvernée. Aujourd’hui, alors que les occurrences du terme se multiplient et envahissent la littérature spécialisée comme les discours politiques, des acceptations différentes coexistent, qui vont du simple statut légal de nationalité aux vertus républicaines du « bon citoyen » engagé dans la cité. Dans un sens politique plus étendu, la citoyenneté renvoie ainsi à l’appartenance individuelle, aux droits et à la participation à la communauté politique. Plus spécifiquement, dans les contextes de migration, la citoyenneté marque une distinction entre étrangers et membres établis pouvant jouir d’une relation privilégiée avec l’Etat.

Dans le droit international, la citoyenneté est un dispositif de tri qui attribue des populations humaines à des Etats souverains. La citoyenneté relève donc du principe fondamental de l’autodétermination : les Etats sont théoriquement libres de déterminer selon leurs propres lois qui sont les citoyens. Une telle autodétermination produit inévitablement des conflits quand la migration internationale génère un nombre croissant d’expatriés vivant en dehors de leur Etats d’origine en tant que ressortissants étrangers dans les pays de destinations.

 

Du coup, on est en droit de se poser la question de la fonction du concept en regard de ce passionnant article : qui est citoyen ou plutôt qui a le privilège d’être citoyen dans un monde de plus en plus discriminant ?

A voir : Citoyen

A lire : Citoyenneté (des migrants) dans « Dictionnaire des concepts nomades en sciences humaines », Tome 2, sous la direction d’Olivier Christin, p. 35 à 55.

mercredi, 15 juin 2016
Olmo Calvo – Migrant stories

Olmo Calvo is a Spanish photographer who has received multiple awards for his work: the Louis Valtueña International Award of Humanitarian Photography 2012, the Mingote ABC International Press Award 2013 and the the Louis Valtueña International Award of Humanitarian Photography 2015.

He publishes his work in progress on his website. Two migrant stories have particularly caught our attention in that they show and tell in depth how migrants (mainly refugees from Syria, Afghanistan and Iraq) live and travel after arriving in Europe.

Olmo Calvo – Refugees

Olmo Calvo – Idomeni, border closed (Idomeni is a small village in Greece at the border with the Republic of Macedonia)

mardi, 14 juin 2016
Elisabeth Vallet – Le monde se referme

65 murs ou barrières sont construits ou plannifiés près des frontières. Elisabeth Vallet, Directrice Scientifique de la Chaire Raoul Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’Université du Quebec les a recensés, cartographiés et en a fait un livre.

Voir le site de France Culture

More border walls and border fences are being built every year all across the world. Bulgaria, Greece, Turkey, Morocco, and Tunisia are among the latest to announce yet another border fence. Twenty-five years ago it was believed that the fall of the Berlin Wall and the reconfiguration of international relations would open an age of globalization in which States would become obsolete, ushering in a world without borders. In the wake of 9/11, however, borders came back in light, new borders were created and new border walls erected. In the wake of the Arab Spring, came even more border barriers and walls, symbols that were thought to have disappeared with the collapse of the bipolar international system. Today, they reinforce borderlines the world over, transforming both soft and semi-permeable borders alike into sealed, exclusionary hard borders. Walls are symbols of identity reaffirmation, markers of State sovereignty, instruments of dissociation, locus of a growing violence.

Source: Elisabeth Vallet, borders, walls and violence

 

vendredi, 25 mars 2016
Valerio Vincenzo – Borderline

L’article « frontière »  de notre rubrique we twist a fait réagir  le photographe Valério Vincenzo
qui, depuis 2007, explore la notion de frontière sur le territoire européen.
En effet, une des photos de ce projet apparaît en 3ème position de la page google-image sur la capture d’écran qui illustre l’article.
Cela pose évidement les questions du droit d’auteur, de la valeur que prend ce travail au long cours et du glissement de sens dans le contexte de google.
Perdu dans google image, la photo  de Valério Vincenzo, extraite de son contexte initiale se retrouve noyée dans les filets de ce moteur de recherche qui ne fait aucune distinction entre un travail d’artiste, une représentation illustrative, un point de vue documentaire …
Le projet de Valerio est d’autant plus intéressant qu’il questionne cette notion de Frontière, de sa représentation, dans une Europe en transformation, dans une Europe qui redéfinie « les limites d’Etat ».

A découvrir : Valerio Vincenzo
Même si ces photographies sont prises à des milliers de kilomètres les unes des autres, elles véhiculent toutes une image différente des stéréotypes que l’on associe à la notion de frontière. D’ailleurs, qu’est-ce qu’une frontière?

samedi, 19 mars 2016
Mathieu Bernard-Reymond – Monuments

French photographer Mathieu Bernard-Raymond uses financial charts and statistics as basic shapes to produce photographic representations of global economic and ecological concerns. His purpose is to underline their fundamental link to landscape and thus, to human and natural history. He has been working on this project since 2005.

See more: artist website and his Monuments series

Depuis 2005, le photographe Mathieu Bernard-Raymond utilise des graphiques économiques de différents types (projections, modèles d’analyses boursiers, résultats financiers) pour produire des formes plastiques, des accidents architecturaux. Ces informations sont déplacées de force dans le domaine de la sculpture et du paysage.

Voir plus: site web de l’artiste et sa série Monuments